La préparation pharmaceutique peut donner lieu à une attaque microbiologique et même être le support d’une croissance microbiologique considérable sur les différents composants présents en addition avec un ou plusieurs principes actifs.
Ainsi beaucoup de composants du médicament, tels que diluants, agents en suspension, gélifiants, stabilisants, solutions tampons, surfactants, agents de sapidité, édulcorants, lipides, électrolytes et même principes actifs et conservateurs, sont facilement attaqués par des groupes variés de micro-organismes dans des conditions appropriées.
Des contenants non adaptés peuvent permettre l’introduction de micro-organismes durant le stockage ou permettre la contamination du produit résiduel par le patient ou l’équipe médicale lors de l’obtention de doses individuelles. Une fois introduits, les micro-organismes peuvent mourir ou rester viables. Ils se multiplient ainsi, causant une modification chimique ou physique du produit, ceci dépendant de la nature du produit et des procédés auxquels il a été soumis.
Les techniques pharmaceutiques modernes qui permettront la prévention des dégradations microbiologiques pour presque toutes les préparations pharmaceutiques se feront dans des unités de dosage en emballage fermé.
Comment prévenir la détérioration d’un médicament?
La contamination des médicaments peut venir de 3 origines:
- la matière première, y compris l’eau
- l’environnement de la fabrication
- le personnel
Il est accepté pour certains produits, comme les formes sèches, la présence d’une microflore. Néanmoins, il est important d’avoir des informations sur la charge microbienne, car certains micro-organismes présents dans les formes non stériles peuvent diminuer ou annuler l’efficacité du médicament. D’autres micro-organismes, connus pour être pathogènes chez l’homme, ne sont pas tolérés.
Les matières premières:
L’industriel doit dès réception les contrôler et fournir un certificat d’analyse prouvant la conformité de la charge microbienne (en UFC/g ou UFC/ml). Il doit les stocker et les utiliser dans un environnement propre.
L’eau
L’eau purifiée est la plus utilisée dans l’industrie pharmaceutique. Mais différentes eaux, se différenciant par leur pureté physico-chimiques et microbiologiques, sont nécessaires: eau purifiée, eau hautement purifiée, eau pour préparations injectables, eau utilisée durant les cycles de nettoyages et de rinçage.
L’environnement de fabrication
Le procédé de fabrication est soigneusement étudié, les étapes « critiques » sont analysées afin de réaliser des analyses microbiologiques sur le produit intermédiaire.
En fonction du type de produit (solide, liquide, pâteux ou injectable), le type de procédé et de changement de l’air ne sera pas le même. Les Bonnes Pratiques de Fabrication (p.177) définissent ainsi 4 classes d’empoussièrement pour 0,5 µm, c’est ce qu’on appelle les Zones à Atmosphère Contrôlée (ZAC). Pour chaque classe, un taux maximal de biocontamination est défini.
Il est contrôlé ainsi:
- La qualité de l’air: par sédimentation, où la boîte de Pétri est laissée plusieurs heures ouverte puis analysée; ou par aspiration, où des biocollecteurs d’air microbien aspirent micro-organismes au travers d’un crible qui viennent s »impacter sur une boîte de Pétri avec un milieu nutritif.
- Les surfaces: sont contrôlés les murs, sols et surfaces des équipements. La méthode par empreinte par exemple, permet à l’aide d’un applicateur de boîte contact, d’appliquer une boîte de Pétri avec un temps de contact et une application définie. Il y a également la méthode par écouvillonnage, chiffonnette ou épongette, un écouvillon étant frotté sur la surface à tester
Le personnel
Les règles d’hygiène doivent être respectées pour toute personne qui rentre dans une zone de fabrication et de contrôle. Un chapitre entier des Bonnes Pratiques de Fabrication leur est même consacré (chapitre 2).